
LAGARRIGUE Jérôme
Peinture
Eye #5, 2008, huile sur toile, 150 x 150 cm © Jérôme Lagarrigue. Courtesy Galerie Olivier Waltman, Paris, Miami
« Jérôme Lagarrigue s’inscrit dans une tradition de la peinture, encore vivante chez les grands portraitistes anglo-saxons. Le prisme de l’objectif photographique et le flouté des arrêts sur image sont fondateurs de son approche. Cette dématérialisation permet d’être au plus près des êtres et de leur chair. » Olivier Waltman

Thibault LAGET-RO
Peinture et installation
Respire de l'or, 2018, acrylique sur toile, 130 x 162 cm © Thibault Laget-Ro
Voilà plusieurs années, j’ai entamé un travail sur la perception de la liberté au travers du conflit israélo-palestinien, du printemps arabe ou de la guerre en Syrie. Ce projet visuel cherchait notamment à opposer ceux qui vivaient réellement l’événement et sa violence, à ceux qui y assistaient en différé à plusieurs milliers de kilomètres et dans un grand confort. L’exode, cette fuite pour échapper à la mort est devenue un véritable questionnement en plus de ce que représentait la liberté. J’ai donc tenté à travers une série de toiles, d’installations et d’objets de migration, de retracer ce périple avant de m’attarder sur l’une des plus périlleuses et redoutées d’entre elles : la traversée de la Méditerranée.

LAMB Leonard
Plasticien
"Protect me / Ich habe Genug", encre et crayon sur papier marouflé
200 x 75 cm, 2005
« Vider l’étang pour avoir les poissons. »

LAMOTTE Nathalie
Peintre
" T11 ", acrylique sur toile, 250 cm x 185 cm, 2006
"Comme une ogresse" propose des états charnels issus d'un processus puissant et vital d'arrachement à fortes connotations sexuelles ; traduisant un moment de l'intérieur, une expérience vorace.
"Je cherche à surprendre un moment de l'intérieur, l'emmener à maturité pour enfin l'expulser, peut être comme un accouchement ? C'est l'étude et la transcription de cet espace d'abord mental, qui s'invente dans et par le cerveau avant d'être reconnu dans la réalité."
Abstractions ambiguës, ambiguïtés intimes, ambiguïtés sexuelles, abstractions organiques, abstractions sexuelles.

Michele LANDEL
Photographie brodée
For There She Was #4, 2019, photographie digitale brodée et tissu brûlé et cousu sur papier d’archives, 21 x 29.7 cm
Michele Landel est une artiste américaine qui crée des collages structurés et aériens à l'aide de photographies et de papiers brûlés, matelassés. Cette série d’œuvres, For There She Was dont le titre est emprunté à la dernière ligne du roman de Virginia Woolf Mrs. Dalloway est une réflexion sur les femmes d’aujourd’hui qui parlent de leurs traumatismes et qui refusent d’abdiquer.

LANGHANS Jörg
Peintre
"La morsure du temps", huile et acrylique sur bois, 200 x 366 cm, 2007
L’acte de peindre comme l’acte de respirer serait-il en soi, déjà, une métaphore de la Vanité ?

LANGHANS Jörg
Peintre
"Main-Paysage", 2008, huile sur toile, 240 x 150 cm © Jörg Langhans
Tant à dire… pourtant j’ai l’intuition que moins je vais écrire au sujet de cette MAIN - PAYSAGE mieux ce sera pour celui qui a envie de s’arrêter devant ; autrement dit plus le spectateur pourra s’y promener librement. Parfois ce n’est pas l’oreille que l’artiste devrait se couper mais la langue.

LANGHANS Jörg
Peintre
Hommage à Antonin Artaud, 2011, huile et pastel sur bois, 80 x 122 cm © Jörg Langhans
J'essaie de faire apparaître ce que nous sommes réellement une fois nu, derrière le masque et tous les masques, loin derrière la face que nous donnons à voir. L'hommage ou le portrait posthume est une archéologie du visage. Les traits d'Antonin Artaud sont des ombres. Il me fallait les redécouvrir avec la couleur, couche sur couche. Visage insaisissable – visage mille-feuilles ! L'étude, l'inachevé, prend ici un sens particulier : comment prétendre finir un visage ?

LAPIE Christian
Sculpteur
"Un someil sans ombre, bronze, 200 x 500 x 50 cm, 110kg, 2015
L'oeuvre de Christian Lapie questionne notre mémoire individuelle et collective. Ses installations de figures spectrales naissent de lieux choisis, empreints d'histoire, quel que soit le continent.
Ces figures sans bras ni visage, monumentales et puissantes, interrogent
et déstabilisent.

LAPIE Christian
Sculpteur
Jeux d’ombres, 2007, chêne traité à l’huile de lin sous vide, 154 x 110 x 75 cm © Christian Lapie
Les installations de figures spectrales de Christian Lapie ont une même façon d’occuper l’espace. Elles l’investissent. Elles l’emplissent. Sans bras ni visage, silencieuses et puissantes, elles interrogent et déstabilisent. Parce qu’il est arbre, l’homme de Christian Lapie est souvent immense, surplombant le spectateur, sans l’inquiéter, estime l’artiste, malgré sa stature et sa noirceur, car il y a quelque chose de rassurant, de pacifique, dans la compagnie des arbres.

LARGE-BESSETTE Ludivine
Photographe
"Adaptation #24", 2015, impression jet d'encre sur papier baryté contrecollé sur dibond, 65 x 45 cm © Ludivine Large-Bessette
Adaptation marque la rencontre entre un corps, celui d’un danseur français et d’un espace, la campagne finlandaise. Du paysage créé par l’Homme, à l’Homme conditionné par l’environnement, il n’y qu’un pas, ou plutôt qu’un jeu de formes. Est-ce l’un qui influence l’autre ? L’autre qui se révèle au premier ? Celui qui s’adapte et celui qui infléchit fusionnent, se jaugent, et dans un jeu d’interdépendances et de sensations physiques interrogent le concept de paysage en poussant le corps humain à ses limites.

LAURENT Thibaut
Dessinateur
"Jungle 1", 2016, fusain sur papier, 65 x 50 cm © Thibaut Laurent
La notion d’abri, de protection, de précarité sont au cœur de ma réflexion plastique. La nature me sert de repère, comme élément intangible d’une épopée humaine erratique et pleine d’aléas.
Ces constructions temporaires évoquent autant à mes yeux les migrants de la "Jungle" de Calais que des cabanes construites par des enfants. Mon objectif est de travailler autour de cette fragilité choquante de l’humanité. En filigrane il s’agit aussi d’un questionnement sur la place de l’Autre.

LÊ Laureline
Plasticien
"Inner", céramique émaillée, 5 éléments de 18x60x25, 2013
Inner se présente sous la forme de cinq pièces de faïence, matériau traditionnel de nos éléments de vaisselle, dont l'aspect ovoïde et allongé rappelle celui des plats de service. Au contraire de nos assiettes produites en série dans une recherche de l'identique, les pièces assument leur individualité au sein du groupe. Privée de son aspect utile, la vaisselle devient sculpture ; ne recevant plus de nourriture, elle se dote d'une ouverture, bouche ou orifice dévorant, conduisant vers son ventre caché. L'apparence organique du modelé ajoute à la confusion des genres ; mais Inner reste formellement très simple, s'offrant toute entière dès le premier coup d'oeil.

LE GUENNEC Murielle
Plasticien
"La ville en sucre", stylo noir sur papier Arches, 38 x 52 cm
2013
La ville en sucre

LE GUERN Julie
Vidéaste
" Sans titre ", vidéo encadrée, 31 cm x 39 cm, 2001
Courtesy of galerie Deborah Zafman
Mes vidéos sont inspirées des nature mortes aux coquillages d'Holbein. Quand Marco Polo découvre ces coquillages, il les nomme "porcelaine" en raison de leur similitude formelle avec la vulve de la truie. Au travres de ces vidéos, encadrées comme des tableaux, et de la manipulations des images, je fais directement référence à ces coquillages et à leur symbolique.
Je crée alors un ien entre la vidéo qui interroge le mouvement et le médium peinture qui reste statique. Ces vidéos sont alors des "peintures en mouvement" à l'échelle d'une miniature.

LE HYARIC CHARLES
Plasticien
"Naclo", eau de Javel et huile sur papier, 125 x 202 cm, 2015
La matière sous toutes ses formes est mon outil de travail. Aux croisées de différents matériaux, je crée des jardins imaginaires où tous les sens sont mis en éveil, la seule intention est de révéler le monde du vivant.
L'oeuvre de Christian Lapie questionne notre mémoire individuelle et collective. Ses installations de figures spectrales naissent de lieux choisis, empreints d'histoire, quel que soit le continent.
Ces figures sans bras ni visage, monumentales et puissantes, interrogent
et déstabilisent.

LE HYARIC CHARLES
Plasticien
"Naclo", eau de Javel et huile sur papier, 125 x 202 cm, 2015
La matière sous toutes ses formes est mon outil de travail. Aux croisées de différents matériaux, je crée des jardins imaginaires où tous les sens sont mis en éveil, la seule intention est de révéler le monde du vivant.
L'oeuvre de Christian Lapie questionne notre mémoire individuelle et collective. Ses installations de figures spectrales naissent de lieux choisis, empreints d'histoire, quel que soit le continent.
Ces figures sans bras ni visage, monumentales et puissantes, interrogent
et déstabilisent.

LE NY Marie-Hélène
Photographe
"Le battement d’ailes de papillons", photographie, 125 cm x 94 cm, 2008
J'explore le médium photographique avec une prédilection pour les associations d'images, ou d'images et de texte. Elles me permettent d'élaborer mon rapport au monde en questionnant la variété de ses apparences. Ces espaces de représentation s'offrent aux spectateurs comme un territoire mental à explorer avec les sens et l'esprit, où le plaisir visuel peut se mêler à celui de la spéculation intellectuelle. Dans cette série, je m'interroge sur l'usage que les hommes font aujourd'hui de la planète et de ses richesses, et sur la façon dont on peut le percevoir d'après la masse d'informations souvent contradictoires qui nous assaille.
(Je sélectionne des fragments de territoires qui sont au cœur d'enjeux vitaux en différents points du globe, puis je leur associe 38 photographies qui constituent une sorte de cadre et le fil d'une trame spéculative tissée autour des problématiques abordées.)

LE PICHON Pauline
Photographe
"Dialogues & Interstices #2" [détail], 2015, photographie numérique, 51 x 91 cm
© Pauline Le Pichon
Je questionne les limites entre photographie et cinéma et entre vérité et fiction. Pour ce faire, je crée des mises en scène photographiques avec mes amis dans leurs environnements afin de produire des scènes du quotidien qui ont pu ou qui pourraient se passer. Puis, lors du post-traitement, j’ajoute des sous-titres qui permettent d’apporter des questionnements au spectateur sur l’avant et l’après de chaque image. Ici il peut, par exemple, se demander de qui, et de quoi surtout, parlent les deux personnes des dialogues.

LECAMP Delphine
Sculpteur
"Berlin, mon amour…", acier doux, plexiglas, 220 cm , 200 Kg, 2004
Je passe au crible du métal différents objets et images de notre société. J'use ainsi d'une technique traditionnelle pour réaliser en un exemplaire unique des objets habituellement fabriqués industriellement.
Jouant sur des rapports d'échelles, par agrandissement ou reproduction à l'identique, mes sculptures se situent entre ready-made et décor.

LÉCRIVAIN Sylvain
Plasticien
"Collection blanche", structure métal et objets divers, 240 x 240 x 340 cm, 2009
« Tout objet aimé est le centre d'un paradis. » Novalis.
Le bonheur terrestre reposerait-il sur une bulle matérielle composée d’une panoplie complète de choses utiles ou non, d’objets ostentatoires et de la « moulinette à faire la vinaigrette » chère à Boris Vian ?
Que ce soit d’innocentes prothèses ou de véritables pièces à conviction, notre vie dépend beaucoup de ces petits riens qui nous rendent service et serviles à la fois, qui parfois nous font roi de l’instant.
Objets de désir allez-vous donc m’envahir ?

LEE Bae
Peintre
"Sans titre", acrylique sur toile, 162 x 130 cm, 2015
Le charbon va se révéler une puissante source d'énergie au sens propre comme au sens figuré de l'expression, un concentré de vie. De ce matériau brut, Lee Bae va affirmer la présence, jouer sur sa «physicalité», réveiller sa dimension existentielle, en extraire tous les aspects, réalisant avec ses différents morceaux aussi bien des sculptures que des installations et des tableaux.
Henri-François Debailleux

LEE Min-Ho
Plasticien
"Fil blanc n°3" , peinture sur toile, 97 x 130 cm
2015
La fumée sortant de la cheminée des déchets se transforme en nuage dans le ciel et reste en forme d'une pelote. La pelote, qui signifie « labyrinthe » sans fin, est au sens de labyrinthe physique et mental. C'est un anneau circulaire qui se tourne éternellement

LEE Min-Ho
"Fil blanc n°41", 2015,
inkjet print sur papier photo, 87 x 130 cm © Lee Minho
Les pelotes de Lee Minho sont des objets sphériques au sens étymologique. Elles symbolisent un labyrinthe sans fin, un anneau circulaire tournant sur lui-même éternellement.

LEE Ting-Yi
Peintre
"Quelques jours avant 2013", huile sur toile, 80 x 130 cm, 2015
Dans la civilisation humaine actuelle, selon le calendrier maya, il y a aussi la prophétie "2012 sera la fin du monde » et le réchauffement climatique... Je définirai cette série « Quelques jours avant 2013 » par le terme de « pré-documentaires relatifs à la fin du monde prévue en 2012 ». De manière froide et distanciée, j'ai peint en noir et blanc des scènes contemporaines

LEJEUNE PIERRE-MARIE
Sculpteur
"Arc 1", acier peint et miroir, 100 x 100 x 100 cm, 2015
J'ai toujours trouvé que le Blanc de la neige rendait bien plus lisible la lecture de mes objets que ne le ferait un radical détourage. N'ayant pas toujours à ma disposition cette couche de neige et cherchant à maintenir ce contraste fort entre le Blanc total et la teinte de mes objets, il était logique que j'inverse les paramètres : mes pièces seront blanches dans un univers coloré.

LELIÈVRE Anaïs
vidéaste
"Je te l’ai déjà dit", video muette, 2015
Cette vidéo fut réalisée après l'expérience d'une marche poursuivant le mur détruit de Berlin. Une bouche, recouverte de maquillage blanc, apparaît comme une surface close puis s'ouvre pour nous parler. Au lieu du langage construit des mots, celui de la langue, de la chair, de la matière dévorante. Comme une adresse directe mais incompréhensible au spectateur, cette vidéo ne nous dit rien.

LEMESLE & ROUBAUD
Plasticien
"L'être et le néon", réfrigérateur et objets divers,
143 x 78 x 60 cm, 2009
Si nous regardons la corbeille de fruits du Caravage, nous le savons bien que la matière première qui a servi de modèle s'est décomposée depuis belle lurette, donc que cette peinture n'en est qu'un lointain souvenir. En ce sens, cette nature-là est bel et bien morte . Mais nous savons aussi que nous avons affaire à une interprétation du réel, que ce n'est pas le réel passé qui est devant nous, mais sa dépiction, sa traduction par des moyens picturaux, sa re-présentation. Dans ce sens, c'est bien une nature encore vivante qui est présente, mais sous la condition qu'on la considère non comme la nature de ce qui est représenté, mais de celui qui représente. Non, nous ne disons pas que le Caravage, c'est un peu comme une vielle pomme talée, mais que la vieille pomme talée du tableau en dit plus ...

LEVALET
Peintre
Faire ses classes, 2017, technique mixte sur toile, 100 x 140 cm © Levalet
C’est une représentation d’humains désincarnés, c’est l’insaisissable portrait dont la chair est en encre de Chine.

LÉVY-LASNE Thomas
Peintre
Le tatoueur (métier simple), série Jed Martin, 2013-2014, huile sur toile, 116 x 88.5 cm © Thomas Lévy-Lasne
Témoin de son époque, Thomas Lévy-Lasne scrute des éléments symptomatiques de notre société et livre des instantanés de vie dont le rendu extrêmement détaillé en souligne la vacuité. Aquarelles de fête, fusains de manifestations, dessins érotiques de webcam, peintures à l’huile de la solitude urbaine, il aborde d’une manière classique les sujets les plus divers et les plus contemporains, dans un réalisme troublant au service d’une valorisation de la banalité quotidienne.

LI Tian-Bing
Peintre
" Self-portrait tour ", acrylique sur toile, 195 cm x 130 cm, 2006
Courtesy of galerie Deborh Zafman
Nul ne peut peindre de la même façon qu'il le faisiat dix ans auparavant. Peindre exige l'exploration des possibilités. Il est facile de découvrir et de maîtriser un style ou une méthode de peinture, mais en choisissant délibérément d'abandonner un style, on se place face à face avec des milliers de possibilités et des milliers de beautés à explorer.

LI Tian-Bing
Photographe
"Repas", huile sur toile, 200 x 250 cm, 2013
Je me suis préoccupé des questions cruciales de la création artistique depuis des centaines d'années, notamment celles du spectateur et du sujet, et la place de l'artiste dans cette équation. Ce rôle polyvalent de moi-même en tant que sujet, sujet imaginaire, artiste et spectateur est exprimé dans chaque tableau. Le spectateur peut lui aussi se glisser dans ce même rôle.
C'est un exercice prépondérant aussi bien pour la compréhension du fonctionnement d'une œuvre d'art que pour repenser notre propre rapport à notre passé.

LITVIN MANOLIU Serghei
Peintre
"Auto-portrait Stalingrad", fusain, mine de plomb, pastel maigre, pastel gras
120 cm x 120 cm, 25 kg, 2005
Double auto-portrait fait à Brooklyn, en 2005.
L'atelier était à 12 - 13 degrés, travail non-stop sept jours par semaine.
Pourquoi je peins? Pourquoi je dessine ? ça ne concerne personne : private business. Seul compte le résultat. Je l'ai fait, cet auto-portrait. C'est tout. Pour qui je travaille ? Je travaille pour le client, l'amateur distingué, le collectionneur d'élite !

LOPES-CURVAL Catherine
Peintre
"Les Manchots", acrylique sur toile, 200 cm x 200 cm, 2008
La toile « les manchots » a été peinte après mon exposition ayant pour thème « LE PROCÈS « de JOSEPH KAFKA. Les personnages de ce tableau sont issus de cette série. Bureaucrates rigides, figés dans les certitudes réglementaires, sûrs d'eux, insensibles et aveugles...
La différence vient du contexte. Je les ai sortis de leurs bureaux pour les placer sur une banquise en train de fondre. Le problème ne semble pas les affoler... Ils donnent le sentiment d'être toujours dans leurs bureaux à tisser une toile de plus en plus complexe, à croire qu'ils représentent une élite, à penser qu'ils sont indispensables , qu'ils ne sont pas une espèce en voie de disparition ... Erreur ... Tous coupables...

LOUSSIER Hélène
Céramiste
"Bois dormant", céramique, 44 x 38 x 40 cm, 2015
La terre est un matériau simple, sans prétention, qui permet toutes les poésies, et donc l'aspect lisse et doux, presque tiède, une fois émaillée, exprime le goût de l'artiste pour les lavabos, les baignoires, le sucre glace des gâteaux.
Mes sculptures en céramique sont des êtres hybrides, vivant un glissement de l'architecture, au végétal, à l'animal, dans un élan de transformation dont la terre demeure le témoin cristallisé.

LOZANO RIVERA Ana Maria
Plasticienne
"La carne es tierra fertil" [détail], 2017, installation, bois, plâtre et plantes, dimensions variables © Ana Maria Lozano Rivera
« Ce qui est intéressant n’est pas les objets en eux mêmes mais la relation qui existe entre eux. »
Cette phrase des indiens Kogi de la Colombie fait écho à mon cheminement créatif : explorer la mise en interaction entre des êtres organiques dans leur état natif et d’autres matières sculpturales transformées.

LUCI Christophe
Plasticien
"Sans titre", mine de plomb, crayon, fusain sur papier et vidéo,
50 x 50 cm, 2013
Notre époque est-elle de mauvais goût? Nos sens sont sollicités à outrance par un système publicitaire marketé que nous subissons quotidiennement. Messages et contradictions nous poussent à l'excès ou au dégout en manipulant nos pulsions. Nos aliments sont de plus en plus aseptisés, détournés, plastifiés... La mémoire et le rêve sont-ils pollués ?
Il s'agit d'une méditation sensorielle invitant, tel un exutoire, à se ré-approprier les organes qui matérialisent nos sens. Le goût et le toucher caractérisés par leur animalité font naturellement corps. En oppositions aux natures mortes et comme une performance mise sur papier, la représentation sensorielle et parfois grotesque devient sensuelle .

LUCI Christophe
Plasticien
"Sans titre", fusain et pastel sur papier, 155 x 145 cm, 2015
Depuis plus de 40 000 ans, avant même les premières écritures, la main a tenu un rôle premier dans l'expression du langage. Ses multiples représentations dans l'histoire de l'art et dans la religion témoignent d'un fascinant pouvoir évocateur. Outil universel de communication, la main est souvent utilisée comme symbole. Mais il s'agit bien d'une main avide et prédatrice qui s'érige telle une vanité. Sa taille monumentale la rend d'autant plus inquiétante ou menaçante. Mais présentée dans un autre sens, cette oeuvre aurait un discours bien différent.

LYNCH David
Photographe
Head #3 (série Small Stories), 2013, photographie, tirage argentique sur papier Baryté, 81.5 x 90 cm © David Lynch. Courtesy galerie Item, Paris
David Lynch, cinéaste américain culte, est aussi artiste plasticien, designer et musicien. Il a réalisé cette série, rarement montrée, pour une exposition de la Maison européenne de la photographie à Paris en 2014. Des images oniriques et troublantes dans lesquelles on retrouve les motifs récurrents de l’univers de ses premiers films. Dévoilant également des souvenirs et des cicatrices du passé, Small Stories est un voyage surréaliste dans le monde des émotions, de l'humour et de l'intranquillité.